La fabrication d'une édition responsable

Après la conception, la réflexion continue sur la phase de fabrication. Sélection d’un prestataire engagé, choix du papier et des encres, optimisation de l’impression au bureau : connaître les options disponibles permettra de faire les bons choix pour réduire l’impact environnemental de la phase d’impression.

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Bien choisir son imprimeur

Tout d'abord, vous pouvez avoir des exigences en matière de bonne gestion des déchets par votre imprimeur :

  • Réduction des déchets à la source (taux de gâche),
  • Tri sélectif et valorisation des produits papetiers et des plaques d’aluminium,
  • Elimination adaptée des produits et emballages dangereux, des chiffons souillés,
  • Stockage sécurisé des déchets dangereux et gestion des effluents...

Certains imprimeurs adoptent en complément une démarche de management environnemental de leur site.

Ces démarches, comme l’ISO 14001, visent à améliorer de manière continue la performance environnementale de l’entreprise par la maîtrise des impacts sur son milieu. Cependant, elle n’apporte pas d’information sur la qualité environnementale des encres ou du papier utilisés. 

Le label Print-Ethic, basé sur l’ISO 26000, repose sur 12 enjeux sectoriels comme la définition d’une politique de responsabilité sociétale de l’entreprise, l’identification et le dialogue avec les parties-prenantes de l’entreprise, la réduction de l’impact environnemental de la production, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’énergie, la protection des données…  

À noter également, la marque Imprim’Vert, est une garantie minimale qui ne porte que sur la gestion des déchets dangereux et le stockage sécurisé des produits dangereux, la conformité de leur élimination et la non-utilisation de produits toxiques.

Enfin, certains imprimeurs sont particulièrement engagés sur le plan sociétal : emploi de personnes en situation de handicap, de personnes en difficulté ou en réinsertion professionnelle. 
 

Le saviez-vous ? La norme ISO 14001

Cette norme spécifie les exigences relatives à un système de management environnemental utilisé par un organisme pour améliorer sa performance environnementale. Elle s’adresse à toute organisation (entreprise, association, service public…) soucieuse de mettre en place un système de production, de gestion et de fonctionnement qui s’intègre dans une perspective dynamique de maîtrise des impacts environnementaux. Son principe de base est la recherche d’une amélioration continue, par cycles successifs, selon le processus en quatre temps de la roue de Deming : planifier ; agir ; contrôler ; améliorer.

Exiger du papier labellisé et recyclé

La fabrication du papier (vierge ou recyclé) est à l’origine d’impacts environnementaux, notamment liés à la consommation d’énergie et d’eau et de rejets dans l’air et l’eau. Aussi, choisissez du papier vierge ou recyclé… mais choisissez-le en vous référant aux labels et certifications :

  • Les exigences d’un label sont relatives aux émissions dans l’eau et dans l’air, à la consommation d’énergie, à la gestion durable des forêts, aux substances chimiques dangereuses et à la gestion de déchets.
     
  • Un papier contenant des fibres recyclées et/ou issues de forêts gérées durablement respecte des critères de gestion durable des forêts et de traçabilité des produits.
Logos des différents labels

L’utilisation de papiers écolabellisés permet de s’assurer que l’impact environnemental sur tout le cycle de vie du produit est limité. Ses exigences sont relatives aux émissions dans l’eau et dans l’air, à la consommation d’énergie, à la gestion durable des forêts, aux substances chimiques dangereuses et à la gestion des déchets.

www.ecolabel.eu

Le label FSC® (Forest Stewardship Council ®) a été créé en 1993 par un groupe représentatif de diverses organisations provenant de 25 pays. Le FSC a développé des principes et des critères de ce qui constitue une bonne gestion forestière. L’attribution de ce label implique un audit. Ce label est soutenu par des ONG, dont WWF. Pour trouver les entreprises qui peuvent être des fournisseurs ou des acheteurs de bois certifié FSC, vous pouvez chercher par numéro de certification, type de certificat, pays, nom de compagnie sur le site du FSC.

www.info.fsc.org

L’écolabel nordique Nordic Swan (Nordic Swan Ecolabel) garantit que le papier contient des fibres de bois issues de forêts gérées durablement (FSC, PEFC…) pour les fibres vierges (au moins 30 %) ou des fibres recyclées (au moins 75 %) ou un mélange des deux.  

www.nordic-ecolabel.org

Le label Ange Bleu (Blue Angel - The German Ecolabel) garantit que le papier a été produit à partir de papier de récupération (papier 100% recyclé), que les substances dangereuses pour la santé ou ayant un impact sur l’écotoxicité aquatique sont interdites ou limitées lors de la fabrication et que les émissions de composés organiques volatils (COV) sont limitées.

La boucle de Möbius indique la recyclabilité d’un produit (ce qui est le cas de tous les produits papetiers d’usage courant, et en particulier les papiers de bureau, les imprimés ou catalogues publicitaires, les journaux et magazines). Lorsque ce symbole est accompagné d’un pourcentage, il indique la proportion de matière recyclée dans le papier.

La plupart des imprimeurs utilisent du papier labellisé, FSC ou PEFC, mais ils travaillent en priorité avec quelques références de papier. Ainsi, pour obtenir du papier avec des caractéristiques écologiques, il peut être opportun de regrouper des commandes, d’échanger avec eux hors période de commande pour les informer de vos attentes et favoriser le référencement de ces papiers dans une logique de partenariat et d’amélioration continue.

Sélectionner une encre avec moins d'empreinte

Les encres sont constituées de plusieurs composants, avec, selon l’encre (végétale ou minérale), un pourcentage différent pour :

  • les pigments (matière colorante),
  • le véhicule, qui va permettre de transporter et de fixer l’encre sur le support,
  • les additifs, utilisés pour améliorer les caractéristiques de l’encre, avant et après l’impression.

Pour le choix des encres, cherchez à utiliser des encres dites “végétales” présentant une moindre toxicité et utilisant des ressources renouvelables en substitution de ressources minérales pétrochimiques. 

On parle d’encres offset végétales lorsque les encres ne contiennent pas d’huiles minérales comme diluants, mais uniquement des huiles végétales (huile de bois de Chine, huile de soja, huile de lin….). Les pigments et les siccatifs (accélérateurs de séchage) bien que biodégradables restent des produits de synthèse non renouvelables, c’est pourquoi aucune encre n’est 100 % végétale.

Il convient aussi de privilégier l’usage d’encres à faible teneur en huiles minérales. Les imprimés utilisant des encres contenant une forte teneur en huiles minérales sont d’ores-et-déjà soumis à un malus dans le cadre de la REP Papiers. Les huiles minérales sont d’ailleurs interdites pour l’impression des imprimés publicitaire lorsque la concentration en masse dans l'encre des hydrocarbures aromatiques d'huile minérale (MOAH) est supérieure à 1 % depuis le 1ᵉʳ janvier 2023.

Avec la réduction des tirages d’imprimés, de développement de l’impression à la demande et de la personnalisation, les technologies d’impression numériques sont en croissance. Certaines de ces technologies (jet d’encre, électrophotographie) peuvent avoir une faible désencrabilité , et donc perturber le recyclage du papier. Pour l’électrophotographie, il importe de vous assurer que votre imprimeur collecte séparément les chutes et les impressions d’étalonnage car leurs caractéristiques perturbent certaines étapes du recyclage du papier.

Choix des couleurs et des encres

Nombre et type de couleursConsommation d'encre

Quadrichromie ? Bichromie ? Monochromie ? D’un point de vue environnemental, il est difficile de trancher.

De manière générale, lors de la conception du document, préférez le choix des couleurs réalisables à partir d’une ou plusieurs des quatre couleurs de base de la quadrichromie.

Évitez notamment les couleurs à “effet métallique” qui nécessitent des encres dans lesquelles sont ajoutés des métaux.

Concentrez votre créativité et votre originalité sur d’autres aspects de la conception !

Si vous choisissez des encres plus respectueuses de l’environnement avec votre imprimeur, gardez bien à l’esprit que le bénéfice environnemental obtenu perdra de son intérêt si vous décuplez la quantité d’encres utilisées avec un choix graphique multipliant les aplats. 
 

 

Afin d’éviter les aplats, une simple inversion de couleurs suffit parfois.


Si vous ne pouvez vous en passer, limitez la densité de la couleur (densité inférieure à 100 %, dégradé ?...) et les surfaces concernées.

 

Le saviez-vous ? Facilitez le recyclage

L’utilisation de matériaux teintés dans la masse (papier, carton de couleur…) peut rendre plus difficile le recyclage : la fibre teintée dans sa masse d’un papier à usage graphique se trouvera mélangée aux fibres blanches des autres papiers lors du recyclage, ce qui tendra à réduire la blancheur du papier recyclé. Si votre document nécessite un papier teinté dans la masse, il convient de privilégier des papiers teintés avec des colorants facilement décolorables dans les process de recyclage papier. Pour faciliter le recyclage du support, évitez les impressions qui utilisent un pelliculage, un vernis ou une dorure à chaud. De même, certaines colles utilisées pour la reliure, la fixation d’encarts ou d’échantillons perturbent le recyclage : des protocoles de test existent pour identifier les moins impactantes.


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